Interview N°5 Les illusions connectées - Gabriel Centaure / Jean-Philippe VEST

Publié le par sandrine isac

C'est avec plaisir que je vous propose aujourd'hui une interview de l'auteur indépendant Jean-Philippe Vest pour son roman Les illusions connectées dont vous trouverez la chronique ici

Un grand merci à l'auteur pour sa confiance et pour avoir accepté de se prêter au jeu de l'interview.

Une belle découverte qui me conforte dans mon choix d'ouvrir mon blog à toutes les plumes qu'elles soient traditionnelles ou indépendantes

Mais assez parlé de moi, je fais place à J-P Vest alias Gabriel Centaure, un auteur sympathique qui vous fera découvrir ses écrits et son parcours aux travers de ces quelques questions... 

Interview N°5 Les illusions connectées - Gabriel Centaure / Jean-Philippe VEST

1°) L’auteur : Gabriel Centaure/Jean-Philippe Vest

  • Comment vous est venue l’envie (ou le besoin) d’écrire?

Aussi loin que je m’en souvienne, le besoin d’écrire a toujours été présent. Car il s’agit bien d’un besoin, instinctif, qui se mêle à l’envie, évidemment. J’aime à dire que l’Inspiration dirige les opérations. J’ai toujours fait preuve de beaucoup d’imagination et puis, vers l’âge de onze ans, j’ai cessé de créer des histoires dans ma tête pour les coucher sur le papier. Un médium indispensable pour que l’Inspiration prenne forme et pour libérer mon esprit. Même si, chaque fois qu’une histoire se développe par l’écriture, une autre prend sa place dans ma tête. C’est un cycle sans fin et je suis loin de m’en plaindre. Je suis le premier fan des histoires qui me viennent à l’esprit ! J’essaie de les partager le mieux possible, la transition entre l’imagination et ce qu’expriment les mots n’est pas toujours une réussite.

  • Quelle est la place de l’écriture dans votre quotidien ?

J’écris environ deux heures par jour durant la semaine. Parce que je ne vis pas encore de mes romans, j’ai un travail qui fournit le salaire. Bien sûr que je souhaiterais avoir plus de temps, mais je m’accommode de la situation présente. Écrire chaque jour est comme une nécessité, je ne me sens pas bien lorsque je n’écris pas, il me manque quelque chose, la journée n’est pas complète. Le week-end, par contre, je peux passer sept heures par jour à mes travaux d’écrire. Ce qui ne comprend pas uniquement l’écriture brute, il y a aussi les relectures, les corrections, s’occuper de mon site Internet, faire la promotion des ouvrages, préparer la publication des suivants… Tout cela, pour moi, fait partie de mon travail d’écrivain et j’exécute chaque étape avec passion. Parce que c’est ce que j’aime faire, dans ces moments je me sens bien, je voudrais y consacrer tout mon temps. Même si sans un travail annexe je devrais m’obliger à sortir de chez moi puisque c’est l’observation du monde qui constitue la matière première de l’écriture.

  • Quel genre littéraire aimez-vous lire ?

Je lis plutôt des romans du passé. Mon auteur préféré est Théophile Gautier, qui selon moi a porté l’art littéraire à son paroxysme. Avec lui, il suffit de se laisser bercer par les mots, même l’histoire finit par passer au second plan devant la beauté de la maîtrise parfaite de la langue. Plus contemporain, je suis en admiration devant John Kennedy Toole, qui malheureusement n’a pas eu le temps de nous laisser beaucoup d’œuvres. Sinon, je m’intéresse à la production littéraire actuelle, même si j’ai du mal à être satisfait, il y a quand même quelques merveilles parmi les auteurs indépendants (je n’ai aucune confiance dans les ouvrages que les maisons d’édition cherchent à vendre par un battage médiatique de masse). Mais la plupart du temps je lis des ouvrages de philosophie, de vulgarisation scientifique, d’Histoire… quand je lis j’ai besoin d’apprendre quelque chose, sinon j’ai l’impression de perdre mon temps !

  • Avez-vous un auteur préféré et/ou un roman qui vous aurait marqué ?

Le sommet de la littérature, pour moi, est Mademoiselle de Maupin. Je relis ce magnifique roman au moins une fois par an, depuis des années, toujours avec le même plaisir. Mon opinion est qu’il s’agit d’un indispensable de la littérature française, que chacun devrait lire. Même si, évidemment, nous sommes loin de ce que l’on fait apprécier au public. Ce n’est pas un roman de plage ou de gare, c’est de la littérature ! L’art pour l’art y prend tout son sens, ce qui était voulu par Théophile Gautier. Ce roman se lit dans un certain état d’esprit. Il faut du temps devant soi et se laisser porter par la mélodie des mots et des phrases qui s’enchaînent. C’est alors qu’on en vient à plaindre ceux qui ne peuvent pas lire notre belle langue, la majesté du français y est déployée dans toute sa splendeur. Je n’ai pas encore trouvé de rival à ce roman même s’il existe de très bons auteurs anglophones, du passé principalement.

  • Êtes-vous un auteur organisé avec fiches et plans ou écrivez-vous les scènes de vos romans à l’instinct, dans le désordre, suivant vos inspirations ?

Au départ j’établis toujours un plan bien défini, en sachant qu’il volera rapidement en éclats. Lorsque l’histoire commence je sais à peu près où elle doit mener mais je n’ai aucune idée de l’intrigue qui se développera sous mes doigts. Les idées affluent pendant le processus d’écriture et je me surprends moi-même en écrivant certains développements. L’Inspiration fait son œuvre et surpasse ce que je pourrais écrire si je suivais uniquement mon plan. Chaque chapitre est écrit dans l’ordre, je m’empêche de rédiger la fin trop rapidement, puisque selon les développements, elle ne sera pas exactement comme je l’ai imaginée au départ. Une idée survient, le corps du roman se profile tout entier, flou, et les détails coulent d’eux-mêmes quand les mots s’enchaînent sur la page virtuelle. Ensuite, je réécris chaque roman plusieurs fois, il en existe de trois à huit versions avant que je ne sois satisfait !

  • Avez-vous besoin d’un "rituel" pour écrire : un objet fétiche ou un endroit particulier qui vous permet de mieux vous plonger dans votre univers ?

Je peux écrire n’importe où, n’importe quand, il suffit que je commence pour entrer dans un autre univers. Le seul rituel est d’avoir une bougie allumée près de moi lorsque j’écris. Peut-être une réminiscence de l’image romantique des auteurs du passé écrivant à la lueur d’une flamme. Plus concrètement, la bougie semble apaiser mon esprit. La flamme, impassible. La cire diminuant peu à peu. C’est un marqueur de temps, puisque toute bougie a une fin. Mais un temps qui s’écoule lentement, sans aucune perturbation, sereinement.

 

2°) Le roman : Les illusions connectées :

  • Est-il votre premier roman ?

« Les illusions connectées » n’est de loin pas mon premier roman. Il y en a eu de nombreux autres qui ont finalement permis l’écriture de ce dernier. Puisque l’on devient écrivain en écrivant et j’espère m’améliorer à chaque nouvel opus.

  • Quels sont les autres romans que vous avez écrits et quel est leur genre ?

Tout a commencé par « Le musée des amours lointaines » en 2008. Un roman à mystères, dirons-nous, inspiré de ma formation en Histoire de l’art. Puis il y a eu des romans plus policiers comme « Arme Antiterrorisme » ou « Souvenirs des Tuileries », c’est dans ce dernier qu’apparaît pour la première fois le personnage de Gabriel Centaure. « Michael : Invisible » est un roman à part, celui d’un fan voulant rendre hommage à son modèle disparu… Je me suis aussi essayé au théâtre avec la pièce « Je m’aime ». Et puis, sous le nom de Gabriel Centaure, « Le triptyque des génies » et « La momie originelle » précèdent « Les illusions connectées ».

  • Pourquoi avoir choisi d’écrire sous un nom de plume et comment vous est venue l’excellente idée de choisir celui du personnage principal ?

Merci pour « l’excellente idée ». Les romans écrits sous le nom de plume Gabriel Centaure sont différents de ceux que j’ai pu publier avant. Le style est plus direct, rapide. Et comme le personnage principal s’exprime à la première personne, j’ai voulu mettre son nom sur la couverture. Ce sont ses enquêtes, qu’il retranscrit pour garder une trace de ses enquêtes. Ainsi ces romans forment une sorte de collection à part de mes autres écrits. J’ai d’autres noms de plume…

  • Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire une enquête dans l’univers des réseaux sociaux et des acteurs du Web ?

Je suis comme Gabriel centaure (ou plutôt il est comme moi !). Vu mon grand âge (38) je regardais d’un œil dédaigneux ces stars d’Internet comme Cyprien ou EnjoyPhoenix. Je trouvais ça ridicule et leur succès totalement immérité. Je pensais aussi, à tort, qu’il ne fallait pas avoir inventé le fil à couper l’eau tiède pour se placer devant une webcam et débiter des âneries ou se maquiller. Quand je ne comprends pas un phénomène, il m’arrive de le tester. J’ai donc branché ma webcam, préparé le matériel nécessaire et je me suis dit qu’en quelques minutes j’allais créer une chronique littéraire… J’ai rapidement déchanté, ce n’est pas aussi simple ! Alors j’ai un peu changé d’avis et c’est cette évolution qui transparaît dans l’enquête que mène Gabriel.

  • Votre rapport à cet univers est-il le même que celui de Gabriel ?

L’image que Gabriel se faisait de cet univers évolue au fil du roman, comme moi j’ai changé d’avis. Par contre je ne suis pas du tout consommateur de ce genre de vidéos, même pas celles montrant des chats ! Et contrairement à lui je n’ai jamais fait aboutir mon projet de chroniques vidéo pour présenter mes livres préférés. Mes personnages vont toujours plus loin que moi !

  • Je sais qu’il y a une seconde enquête de Gabriel Centaure disponible (La momie originelle). Cela veut-il dire qu’il y aura d’autres aventures de l’enquêteur à venir ?

Il existe déjà trois enquêtes publiées. Une quatrième se développe sur Wattpad et sera reprise, de manière plus aboutie, en roman (en cours d’écriture). J’aime beaucoup Wattpad, qui permet de recevoir les commentaires des lectrices et des lecteurs pratiquement en direct. Ainsi je n’ai plus l’impression d’imposer un livre, je peux recueillir les avis avant publication. Non pas pour modifier mon style d’écriture afin de simplement plaire, mais peut-être pour affiner mes romans et ne pas trop dévier de ma course, ne pas perdre les lectrices et lecteurs dans les méandres de mon imagination. Parfois, les passages qui paraissent clairs à l’auteur sont obscurs pour ceux qui lisent.

Puisque le roman est à la première personne et que c’est le personnage principal qui le signe, j’avais aussi envie de poser une question directement à Gabriel, si l’auteur le permet ;) ?

  • Au début du roman, vous dînez avec un ami, Mickaël, et vous relatez votre dernière enquête qui vous a meurtri personnellement (je fais en sorte de ne pas spoiler :). Dévoilerez-vous dans un prochain roman ce qui vous est arrivé ?

Chère chroniqueuse, je suis heureux que vous vous adressiez à moi directement, puisque je suis l’auteur et le personnage principal de ces enquêtes… La référence se trouve dans « Le triptyque des génies », une enquête qui ne se finit pas bien pour tout le monde, à mon grand désespoir. Mais il s’agissait de ma toute première enquête, je crois que je n’ai pas bien réussi à la gérer. J’espère devenir de plus en plus efficace et apprendre à chacune de mes missions. Je suis souvent confronté à l’envers du décor, ce qui se déroule dans les coulisses de ce monde, pour le faire fonctionner. Si j’écris mes aventures, c’est pour partager mes découvertes avec vous ! Un grand inventeur de notre époque disait : « Pensez différemment ». Moi je vous dirais : « Observez le monde ». Il ne faut jamais rester à la surface, aller trop vite, tirer des conclusions hâtives. Notre monde est complexe et d’une richesse incroyable. En l’observant attentivement, nous apprendrons à l’aimer, à nous aimer…

 

3°) Le mode de diffusion : Autoédition

  • Qu’est-ce qui vous a conduit à choisir l’autoédition ?

J’ai goûté à l’édition traditionnelle puisque « Le musée des amours lointaines », après avoir gagné un concours, a été publié par un « vrai » éditeur. Une expérience qui m’a laissé un goût très amer ! Je n’ai plus envie d’être confronté à cet univers, qui cherche à formater les auteurs, à s’immiscer dans leur art pour un seul objectif : vendre. J’ai envie d’écrire ce que je veux, ce que j’aime, ce qui m’inspire. Bien sûr que je veux que mes romans plaisent aux lectrices et lecteurs, sinon je les garderais pour moi. Mais au moins, avec l’autoédition, je gère tout, je garde le contrôle de mes créations et c’est ce que j’adore !

  • Selon vous, quels sont les points positifs et négatifs de l’autoédition ?

En positif il y a cette notion de prendre en charge son œuvre du début à la fin, de pouvoir être libre. Ce qui ne veut pas dire que je ne cherche pas des conseils. Les Américains sont en avance sur nous et il existe de nombreux sites pour être aidé. Il faut aussi accepter la critique, pour s’améliorer, c’est un apprentissage permanent.

En négatif… je ne vois pas, ça me plaît vraiment cette liberté créatrice. Certains pourraient croire qu’il est plus difficile de se faire connaître par ce biais. C’est totalement faux ! Pour le livre publié par un éditeur j’ai dû assumer la promotion, je n’ai pas eu d’aide spéciale. Amazon offre beaucoup plus de possibilités que l’édition traditionnelle !

  • Quels conseils donneriez-vous à celles et ceux qui souhaiteraient suivre ce chemin ?

Suivre mes articles du blog « Conseils d’auteur » hahahaha. Comme Gabriel je leur dirais de prendre le temps d’observer, de fouiner sur Amazon, regarder les couvertures, comparer les livres, les polices d’écritures, les mises en page… Fouiner sur Internet, chercher des conseils, les expériences de ceux qui ont déjà sauté le pas. Il faut prendre son temps avant de commencer (ce que je n’avais pas fait) et désormais il existe de nombreuses sources d’aide.

Le premier conseil est évidemment d’avoir terminé son roman, de l’avoir relu, qu’il soit prêt ! Si on commence à penser à la partie publication avant, il y a le risque de vouloir se précipiter. Puis il faut se préparer à ce que cela ne décolle pas tout de suite, il faut du temps pour avoir des lectrices et des lecteurs. Lire également les critiques négatives que d’autres auteurs ont sur Amazon (ou ailleurs, moi je suis uniquement sur Amazon), il faut être préparé aux critiques les plus virulentes et savoir comment réagir (un prochain article de mon blog).

Le plus important : ne jamais baisser les bras ! Depuis 2008 j’ai vu au moins deux auteurs de talent (que je connaissais, il y a beaucoup d’entraide entre les indépendants) qui ont fini par renoncer, je trouve cela dommage.

 

4°) En conclusion…

  • Quelle est votre actualité, un nouveau roman à venir ? Des salons du livre où vous rencontrer ?

L’actualité est assez chargée. Bientôt un nouvel opus des enquêtes de Gabriel Centaure, avant la fin de l’année 2016. Vers mai 2017, un grand roman sous mon véritable nom, il y avait bien longtemps que je ne m’étais pas lancé dans un aussi gros projet. Pendant ce temps des histoires se développent sur Wattpad : « La particule créatrice » et « Cat’s Eye IRL ». Courant 2017 j’espère pouvoir publier l’essai philosophique sur lequel je travaille depuis plus d’une dizaine d’années, c’est un défi difficile à relever.

Pour l’instant aucun salon du livre n’est prévu, ni de séances de dédicaces. Mais on peut toujours me parler via les réseaux sociaux, j’essaie de répondre à tout le monde (même si parfois je ne suis pas assez doué avec Facebook et autres et je ne vois pas les messages).

 

 

Donc n'hésitez pas à visiter la page auteur ci-dessus où vous pourrez découvrir son actualité et aussi  bénéficier de son expérience d'autoédité. 

Je vous souhaite une bonne fin de semaine... et de bonnes lectures :)

Correction article LE ROBERT CORRECTEUR.

Article et images personnelles protégées par horodatage.

Publié dans Interview, Auto édition

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